Gage avait passé une journée ordinaire, en tout cas tout à fait basique pour un fils de mafieux. Aujourd'hui il avait donné sa journée à son petit chien de Whitfield. Non, s'il ne voulait pas le couler dans cinquante centimètres de bêton, il fallait mieux que le petit blond ne sache pas ce qu'il avait fait aujourd'hui. Le problème des affaires, c'est qu'on doit souvent se débarrasser de ses partenaires devenus gênant. C'était jamais simple pour Abrahams, qui même s'il ne montrait rien, n'aimait pas tirer un trait sur un de ses hommes, car il les connaissait et connaissait souvent leurs familles. Il n'aimait pas travailler avec des inconnus et pour lui la confiance vient avec le temps. Cependant, dans la journée, il fut obligé de maltraiter un peu l'un d'eux. Il faut dire qu'il manquait 50 milles dollars dans la caisse et qu'il pensait pas que l'argent se soit envolé du jour au lendemain. Donc, dans un entrepôt désaffecté de la ville, il termina de frapper au visage un homme à la quarantaine grisonnante. «  Ok, ok, c'est moi. » «  Bien sûr, que c'est toi Johnny, tu crois que cela me plaisir de te refaire le portrait ? Tu as fait quoi de l'argent ? » «  Je l'ai plus mais je te promet de te rembourser. Je devais investir, tu comprends ? » «  Non, et je trouve cela insultant que tu puisses penser que parce que je suis jeune, je suis naif. » Il s'approcha pour l'embrasser sur le front et s'éloigna.

Gage fit signe à ses deux gorilles de s'occuper de son problème d'un signe de tête. «  Non, je t'en supplie, Gage ! J'ai une famille, une petite fille, tu peux pas me faire cela ? » «  T’inquiète, je veillerais à que ta fille aille dans la meilleur des écoles, ta famille ne saura rien de ta traitrise et je promets de bien m'en occuper. Allez, adios amigo. » Le jeune mafieux secoua ses mains pleins de sang vers le sol et sortit de l'entrepôt où deux coups de feux se fit entendre. Abrahams ne se sentait pas plus fort après des moments pareils, mais c'était le boulot. Son oncle, et son père avant lui, avaient fait de lui une machine qui ne pouvait pas plier. Il se devait d'être impitoyable, même si une partie de lui ne pouvait s'empêcher de pleurer de telle action.Le reste de l'après-midi fut plus professionnel, il s'enferma avec ses lieutenants dans un club de la capital pour faire le point sur les affaires en cours. Les policiers qu'ils allaient devoir payés, les personnes à problème, et surtout parler des rentrées d'argent. Pour l'occasion, il enfila son masque de parfait petit caïd, une arme sur la table et une fille sur les genoux. L’apparence était important dans le métier, et très peu de ses partenaires pourraient accepter qu'un homosexuel puisse faire tourner la machine. Bien sûr, dans son cercle privé et même son oncle était au courant, sans peur de régler le problème à la force des poings. Il aimait les hommes, mais il était en rien efféminé et ne supporterait pas de voir ses proches lui faire la moral. Son oncle était plutôt cool de ce côté, il protégeait ses fesses et Gage savait très bien pourquoi. Le jeune homme pouvait voir que son oncle n'avait surement pu jamais vivre son homosexualité – il était d'une autre époque, d'un autre temps. Et, pour cela, le jeune Abrahams serait toujours reconnaissant.

La nuit tomba rapidement, la réunion continua au restaurant, puis notre jeune Mafieux termina la soirée dans une boîte à la mode. Coupe de champagne après coupe de champagne, il fit connaissance d'un charmant petit derrière, comme il pouvait les aimer – ferme et plutôt musclé. Ils échangèrent plus qu'un regard. L'inconnu voulu se présenter, mais Gage l'arrêta net en posant un doigt sur les lèvres voisines. « Chut ! Je veux même pas savoir comment tu t'appelles, allez viens on va aller chez moi, promis tu vas aimer la ballade. » Une demi-heure plus tard, G' regarda sa montre et un peu bourré. Trois heures du matin ? Et, s'il dérangeait son petit esclave personnel. Il rigola à l'avance alors qu'il rentrait chez lui en charmante compagnie. Il envoya un sms à Whitfield. « J'espère que tu ne dors pas ? Tu sais que je peux avoir besoin de toi, de jour, comme de nuit, hein ? Fais gaffe petit cul, pense à ta sœur. » Il retourna ensuite à ses activités. Dur de caresser un inconnu alors qu'on avait les mains bandés - à cause de son activité dans l’après-midi. Cela n'empêcha pas le mafieux de se rapprocher, de faire tomber sa chemise et de se retrouver le pantalon légèrement ouvert. Rien de scandaleux, juste de quoi découvrir sa musculature de dieu et le haut de son boxer calvin Klein noir. Ils roulèrent sur le lit et Gage était maintenant prêt à prendre des initiatives quand il ouvrit le premier tiroir de sa commode. Quoi ? Plus de préservatifs ? Il se tourna vers son inconnu, rien de son côté non plus. Le sourire aux lèvres, Gage savait très bien qui il allait déranger à cette heure là. Il composa le numéro de son esclave personnel.

« Salut, petit cul ! Bon, j'espère que tu t'es bien reposé, et que tu as tiré ton coup ? Car je vais avoir besoin de toi. Tu vas bougé tes fesses, me trouver une pharmacie de garde et me rapporter des préservatifs. Tu prends la taille XXL, hein ? Je suis pas un hobbit. Et, me rapporter tout cela, illico-presto. Tu connais la maison, tu passes par derrière et tu demandes à Bob de t'ouvrir. Après, il t’emmènera jusqu'à ma chambre. Voilà. »

CLAP...Il raccrocha.

Pourquoi se comporter en parfait petit salaud ?Tout simplement, car il avait toujours vu son oncle ou son père se comportait de cette manière. Comment pouvait-il simplement penser déranger Whitfield ou encore le trainer comme son égal ? Gage restait un petit adolescent qui avait toujours vécu dans sa tour d'Ivoire où tout le monde opérait comme il le dirigeait. Non, personne n'osait défier son autorité ou remettre en cause ses caprices. Il voulait manger de la pastèque en plein hiver ou recevoir la dernière Mercedes, pour lui il n'avait qu'à claquer des doigts pour qu'on réalise ses demandes. Le jeune mafieux avait prit plaisir à ce pouvoir. Qui ne prendrait pas la grosse tête ? Donc, parfois, il en faisait plus qu'il aurait dû. Après coup, il regrettait parfois et d'autres non. Avec Zek, c'était différent, son assistant polyvalent lui était devenu indispensable. S'il devait creuser sur cet appel nocturne, il aurait peut-être pu penser que c'était tout simplement le visage de son camarade qui lui avait manqué. Mais, jamais il n'aurait pu arriver à cette réflexion vu l'alcool dans son sang et son état d'ébriété. Quand il l'avait appelé, tout ce qu'il voulait, c'était le déranger, l'enfoncer plus dans cette situation hasardeuse. Le garçon avait vendu son âme et il était bien décidé à lui faire vivre un enfer.

Dans sa chambre, Gage s'approcha de sa rencontre d'un soir (une tête, un corps bien ordinaire mais qui saurait contenté son appétit) Il le balança sur son lit pour l'embrasser fougueusement dans le cou. Sa victime ne montra aucune résistance. C'était beaucoup moins drôle quand tout était gagné d'avance. Abrahams avait toujours aimé les défis, que cela soit dans dans le travail ou en amour. Le travail était une chose qu'on allait pas aborder ici, mais il restait un requin tout le monde le savait. Il fallait pas se fier à sa petite gueule d'ange, c'était certain. Donc, nous arrivons aux amours, et c'est là que c'était le plus flagrant. Après, c'était peut-être l'alcool qui parlait, mais Gage n'aimait pas les mollusques comme celui qu'il avait pêché ce soir. Son petit plaisir, c'était les couples : percer les défenses, séduire, et briser en plusieurs morceaux pour ramasser ce qu'il pouvait. Enfin, faire plier les hétérosexuels étaient un plat délicat qu'il ne se lassait pas. Qu'est ce qu'il aimait leurs visages dégoutés le lendemain au réveil. C'était un petit monstre, et il assumait tout ce qui sortait de son esprit dérangé. Car, il n'avait jamais placé un pistolet sur la tête d'un mec pour qu'il couche avec lui, chacun à le choix et doit en assumer les conséquences.

Le jeune mafieux repoussa son amant d'un soir. «  Alors, c'est tout ce que tu m'offres ? Cela m'a l'air du réchauffé, mec !? » «  Si tu viens plus prêt, je pourrais te proposer autre chose. » Gage le repoussa encore plus fort et sauta hors du lit. Il allait le mettre dehors. Dommage, pour les préservatifs ! Pensa t-il. Quand son téléphone sonna. C'était son oncle, vu l'heure cela devait être important. Abrahams fit un signe avec son index pour demander à son invité de se taire et alla se réfugier dans la salle de bain. Il ferma la porte et y resta le temps de terminer sa conversation qui dura un peu. En sortant, Gage n'était pas d'humeur. «  Allez, toi, tu dégages ! La fêtes est terminée ! » Il alla chercher le petit mec qu'il avait invité et l'attrapa par les poignets quand la porte s'ouvrit en grand.

C'était Zek. Tient, cela allait peut-être le détendre après tout. Il toisa le nouveau venue et sa fougue légendaire. Le jeune mafieux esquissa un sourire devant son énervement. « Attend, tu me fais venir pour CA ? » «  Tu crois que c'était pour quoi ? Il faut que je te rappelles comment cela fonctionne ? », s'amusa t-il en relâchant son invité qui retomba sur son lit.« Je m’attendais à bien mieux. Décidément tes goûts en la matière sont pas très hauts » «  Ouais, tu as raison, il a un sale gueule. », lança t-il avec humour car son invité n'avait rien de moche. Le paquet de préservatif alla rebondir sur la tête de celui-ci et Gage pouffa de rire – l'alcool aidant bien à la situation. Il ne pouvait s'empêcher de trouver la situation assez drôle. Une petite baston lui ferrait surement plaisir. « Non mais pour qui tu te prends ? » « Moi ? » «  Mais, je vais t'éclater petit merdeux ! Je suis pas venu ici pour me faire insulter. Même ta mère ne te reconnaitra pas. » Une puissance colère monta à l'intérieur de notre jeune blond. Non, personne ne pouvait parler à Zek de cette manière, sauf peut-être lui. Il posa une main sur l'épaule de l'invité et lui envoya une bonne droite qui le fit rouler à terre. «  Toi, tu menaces pas mes employés ! Allez, casse toi avant que je décide de t'enterrer dans mon jardin. »

L'invité sembla comprendre et fila sans demander son reste. Gage se retourna pour agiter sa main endolori. Vu sa situation, il aurait dû éviter. Son bandage tout de blanc se couvrit d'un colorie rouge grenat et quelques gouttes s’échappèrent pour tomber sur la moquette. «  Bon, et toi ? Tu attends quoi ? Vas me chercher des bandages dans la salle de bain, tu vois bien que j'en met pleine partout ? » , lâcha t-il sans le regarder. « Et, j'espère que tu as rien prévu pour cette nuit ? Car j'aime pas être tout seul. Quelqu'un pour m'amuser cela devrait me détendre» , ajouta t-il avec son grand sourire de carnassier alors qu'il se retournait pour se confronter au regard de son jeune esclave personnel.

Gage demanda à son camarade de se rendre dans la salle de bain pour lui rapporter quelques bandages et quoi nettoyer sa plaie ouverte. Vu ce qu'il touchait à longueur de journée, il préférait faire attention, une infection était la dernière chose qu'il voulait attraper. Mais, c'était surtout encore un moment pour imposer son autorité. Abrahams aimait la manière qu'avait Zek de lui répondre, cependant c'était son rôle aussi de lui rappeler qu'il jouait un jeu dangereux. C'est lui qui gardait la main sur le flingue, et aussi sur l'argent qu'il versait chaque début de mois. Le mafieux se conduisait peut-être comme un parfait idiot, mais il restait toujours généreux et ne se gênait pas pour donner en plus dans ces enveloppes des petits suppléments. Enfin, si Whitfield venait à ouvrir sa grande bouche pour le contredire, il lâchait simplement : «  Bon, tu acceptes, petit cul et tu te la fermes. Ce qu'il a en plus, je demanderais rien dessus. C'est pour toi... » Pourquoi cette générosité ? Il ne savait pas vraiment...

« Et, j'espère que tu as rien prévu pour cette nuit ? Car j'aime pas être tout seul. Quelqu'un pour m'amuser cela devrait me détendre» « Oh, tu as encore peur du noir à ton âge pour que tu veuille que je reste » Gage agita la tête, pas vraiment satisfait de cette boutade. «  Oui, moque toi de moi, toi.  », répondit-il avec son sourire carnassier. Il repoussa cette main qui venait d'ébouriffer sa crinière de lion. « T’en fais pas je veillerais à ce que le méchant monstre sous ton lit ne te dévore pas » Abrahams fit craquer sa nuque et profita de l'absence soudaine de son esclave personnel pour retirer sa chemise et la jeter sur sa commode. Il ne savait pas si c'est l'alcool qui parlait, mais il avait soudainement très chaud. «  Tu as de la chance que je sois bourré, car dés demain je réfléchirais comment je pourrais te faire payer pour ce que tu viens de me dire. »

Gage se sentant légèrement nauséeux, il attendit le retour de Zek en s'accoudant à la commode devant lui. Il posa sa tête, la fraicheur du bois fit taire quelques instants sa migraine lancinante. C'est vrai que ce soir, il avait forcé, peut-être plus que d'habitude. La mort de l'un de ses hommes aujourd'hui le touchait plus qu'il ne l'aurait pensé. Il leva uniquement la tête en attendant la voix du jeune petit blond. « Voila ce dont t’auras besoin » Gage regarda le matériel sur son lit et décida de s'approcher. «  Tu as prit ton temps. » Ce qu'il voulait dire dans le langage Gagien, Merci ! Il défit son bandage tout en affichant une certaine douleur, cependant il n'alla pas se plaindre. Il se soignait depuis qu'il était adolescent, et préférait le faire lui même. Demander de l'aide à quelqu'un, c'était ce montrer faible lui répétait son vieux père, et il était tout sauf faible. Le bandage sanguinolent tomba à ses pieds. Il leva son regard vers Zek, car il avait réfléchi à quelques petites choses en l'attendant.

«  Demain, tu viendras faire les boutiques avec moi, que cela te plaise ou pas. » , trancha t-il en frappant avec sa paume contre le ventre de son camarade. Assez fort pour lui assurer qu'il était toujours le loup dominant ici, mais pas assez fort pour lui briser quelque chose. Il tenait à lui après tout. «  Tu es habillé comme un sans-abris et j'aime pas me trainer avec des mecs qui me vont honte. Je sais que si je te donne l'argent, tu le dépenseras pas pour toi, alors tu me laisses pas le choix.  » Abrahams attrapa le désinfectant, allongea son bras et vida la moitié du flacon sur sa main. Il inonda son lit par la même occasion, mais rien de très grave quand on a 10 chambres chez soi.

AIE !!! Gage grinça les dents mais ne poussa aucun crie. Il s'étira pour faire fuir la douleur puis se tourna complétement pour faire face à celui qu'il avait invité en plein milieu de la nuit. L'alcool aidant il se rapprocha pour coller son visage au sien. «  Alors, j'ai mauvais goût pour les mecs ? Tu me le répéterais en face ? Tient, je t'ai jamais demandé, tu es plutôt gonzesse ou mecton ?  » , demanda t-il en passant sa langue sur sa lèvre supérieur.

Certain langage peut choquer les plus jeunes

Ryan ne quitta pas le mafieux du regard, attendant s’il devait s’en charger de lui changer ce bandage ou pas. Mais visiblement Gage semblait vouloir se débrouiller tout seul, ce qui n’était pas plus mal. Il n’avait jamais aimé prendre soin d’autres personnes que sa sœur. Ce n’était pas lui, et puis il n’était pas aussi proche de quelqu’un pour vouloir le faire. Il croisa les bras, détournant momentanément le regard pour observer la chambre, sans trop d’intérêt non plus, mais fallait bien qu’il s’occupe un peu. « Demain, tu viendras faire les boutiques avec moi, que cela te plaise ou pas. » Zek passa sa main sur son ventre puis la posa sur sa taille, en regardant Gaga. « Tu es habillé comme un sans-abris et j'aime pas me trainer avec des mecs qui me vont honte. Je sais que si je te donne l'argent, tu le dépenseras pas pour toi, alors tu me laisses pas le choix. » Mais il n’en voulait pas de son fric. Du moins pas pour lui, il en voulait que par nécessité de garder sa sœur en forme. « Tu sais que j’ai un boulot, je pourrais pas me libérer à tout moment non plus. » Il aurait bien pu travailler demain, même si ce n’est pas le cas du coup. « Puis il sont bien mes habits et si t’aime pas, alors tu m’appelleras moins, c’est bien ainsi », lâcha-t-il dans un léger rictus. Mais il savait que ses habits n’allaient en rien arrêter Gage de l’appeler quand celui-ci le souhaitait. Ce qu’il ne devait pas faire…

Il observa toujours Gage qui se vidait quasi le flacon sur sa main. Ça c’était clairement une méthode de brute… Il leva sa main pour se gratter l’arrière du crâne et vit son voisin se lever du lit pour s’approcher de lui. De trop même. L’espace personnel, Gage ne connaissait pas ? Pourtant Zek ne bougea pas d’un pouce, gardant son regard sur celui de Gage. « Alors, j'ai mauvais goût pour les mecs ? Tu me le répéterais en face ? Tient, je t'ai jamais demandé, tu es plutôt gonzesse ou mecton ? » « Tu as mauvais goût pour les mecs », répéta Ryan, yeux dans les yeux, sans broncher. Pourquoi devrait-il mentir ? C’était vrai, le mec là était vraiment moyen. Acceptable pour une soirée, mais il y avait tout de même bien mieux.

Ryan posa sa main sur l’épaule de Gage et le poussa pour le faire basculer sur le lit. « Qu’est-ce que ça peut bien te faire qui je ramène dans mon lit ? » Bon d’accord, ils avaient visiblement les mêmes préférences. Il ne savait pas si c’était une bonne chose, du coup… Pourtant il sourit et se pencha vers Gage, s’approchant de son oreille.« Tu fais le dur, mais je parie que t’aime la prendre bien profond ? », demanda-t-il dans un murmure avec le sourire. Bon en fait non, il pariait pas, mais il voulait juste l’emmerder un peu.

Il recula légèrement la tête, restant toujours un peu penché par-dessus Gage avec le même sourire aux lèvres. Qui avait prétendu qu’il n’aimait pas jouer avec le feu ? Il fallait bien qu’il découvre quelles étaient les limites, mais ce n’était pas vraiment du jeu, étant donné que Gage était à moitié bourré. Il se redressa et le poussa à nouveau pour que Gage se retrouve le dos sur le lit. « Allez il est l’heure d’aller au dodo, oublie pas qu’il te faut tes huit heures de sommeil pour rajeunir ton teint de princesse. »

Gage s'exprimait souvent mal, ou alors il ne tournait pas assez vite sa langue dans sa petite bouche pour prononcer correctement ses pensées. L'alcool n'aidait en rien ce soir, ce qu'il voulait souligner à son invité c'est qu'il ne faisait pas assez attention à lui, en tout cas c'est ce qu'il avait remarqué. Quelque chose pesé sur son esclave, quelque chose de lourd. C'est pour cela qu'il voulait l'emmener acheter des vêtements, tout simplement pour qu'il pense à lui. Vu son caractère de salaud perpétuel, il savait bien qu'être égoïste parfois faisait du bien au moral. « Tu sais que j’ai un boulot, je pourrais pas me libérer à tout moment non plus. » Levant les sourcils, il n'avait pas pensé à cela, même s'il ne répondit rien, Gage ne voulait pas que Whitfield est des problèmes avec son travail actuel. Il hocha juste la tête. « Puis il sont bien mes habits et si t’aime pas, alors tu m’appelleras moins, c’est bien ainsi » Le mafieux s'accrocha au rictus et ne put s'empêcher de sourire à son tour. Il regarda sa montre et ne put s'empêcher d'en conclure. «  Bon, ok, tu marques ton point, petit cul. Je vais essayer de ne pas t'appeler à des heures impossibles. Mais, bon vu mon état, c'est une promesse de saoulard. », lança t-il en soulevant sa main comme s'il tenait un verre.

Pour le reste, il ne lâcherait rien, demain que son esclave l'accompagnerait faire les boutiques. C'était décidé. Le mafieux secoua sa main dans le vide, d'abord pour attendre que sa paume ne soit plus humide mais aussi pour faire passer la douleur. Il se rapprocha de Zek, brisant cette distance nécessaire entre son patron et son employé. Peut-être pour faire passer le temps, peut-être la douleur ? « Tu as mauvais goût pour les mecs » «  Pourtant, je te trouve pas ideux à regarder.», trancha t-il en caressant la joue voisine. Abrahams savait très bien à quoi il jouait dans cette pièce. D'abord, vu l'heure et l'alcool dans son sang, il trouvait tout le monde plutôt à son goût, mais ce qui l'amusait surtout c'était d'énerver le petit roquet qu'il avait en face de lui. Le connaissant, il n'aimerait pas ce geste, cela ne loupa pas.

Il se retrouva propulser son lit et dans son état il ne luta pas un instant. Le mafieux était tellement alcoolisé qu'il aurait pu tout à fait tomber dans un sommeil profond rien qu'en fermant les yeux. « Qu’est-ce que ça peut bien te faire qui je ramène dans mon lit ? » Gage souffla tout en rigolant. «  Je m'en fiche de qui tu tronches, je veux juste savoir à qui j'ai à faire. » Il s'étira, pas effrayé du tout, alors que son esclave aurait pu être payé par la concurrence pour l'éliminer. Cependant, c'était son métier de n'avoir pas peur et surtout de ne jamais le montrer. Il laissa Zek lui murmurer à l'oreille. « Tu fais le dur, mais je parie que t’aime la prendre bien profond ? » Gage ouvrit des grands yeux et se mit à rire au nez de Whitfield. «  Arrête, tu me fais trop rire, je vais me pisser dessus. » Gage se tordit sur le lit en se tenant le ventre. Il avait quoi rire. Le mafieux venait de se faire insulter et il aurait déjà fait été de violence avec une autre personne, mais étrangement avec son camarade il n'en avait pas envi. Il le regarda juste se relever et malgré les paroles de son petit esclave, il n'avait pas encore dans l'idée d'arrêter de jouer pour ce soir.

« Allez il est l’heure d’aller au dodo, oublie pas qu’il te faut tes huit heures de sommeil pour rajeunir ton teint de princesse. » Gage dans une surprenante agilité, utilisant son corps comme un balancier, il se redressa. Une fois sur ses deux pieds, sans annoncer la couleur, il se baissa et fit une balayette à son voisin. Puissante et implacable. Son but ? Mettre à terre Whitfield, une fois que cela fut fait, il se rua sur lui, l'animal ne se laisserait pas faire, il le savait bien. Gage l'immobilisa sur le ventre et ceintura son bras qu'il garda dans son dos. C'était à lui d'être en position dominante. Il se pencha sur lui, collant son corps brulant contre le sien, installant confortablement ses hanches contre le fessier offert et lui susurra à l'oreille. «  Je pense que celui de nous deux qui aime la prendre profonde, c'est toi, petit cul. » Gage se permit sans gêne de venir mordiller le lobe de l'oreille de son voisin. Il jouait, mais au final le jeu lui plaisait. Le garçon baissa même sa garde et relâcha son emprise en rigolant. Il allait peut-être s'en prendre une, mais tout cela l'amusait tellement. Non, il était comme un gamin, il ne voulait pas aller au lit.