Journée normal pour Gaspard, des heures interminables de travail, toutes se ressemblant, rien de bien original ne se profil à l’horizon. Il est habitué à cette monotonie, mais adore quand même son travail, il ne le changerait pour rien au monde. Si l’on mettait quelqu’un à sa place rien que cinq minutes, toute l’entreprise s’effondrerait et la personne pèterait un câble. Car il y a une pression énorme, il faut arriver à satisfaire tout le monde, être le patron n’est pas toujours facile. Gaspard a construit son entreprise sur un système que lui seul peut gérer, il n’aura donc pas de successeur. Si quelqu’un se met à la place de Gaspard, son système s’effondre et alors l’entreprise doit mettre la clé sous la porte. Il a tout prévu pour que personne ne puisse lui « piquer » son entreprise. Il protège WGL international comme une forteresse, tout est réglé, le système informatique de l’entreprise est unique et ne peut, logiquement, pas être piraté. Des informaticiens sont payés une fortune pour protéger l’entreprise et jusque là, tout se passe bien. Si quelqu’un arrivait à pirater le système de WGL, il peut détruire la détruire de l’intérieur, puisque tout dans le bâtiment est informatisé, des lumières au archives protégées par des mots de passes. Beaucoup de protection pour une si banale entreprise, enfin, banale, elle importe et exporte mondialement et est reconnue dans le milieu de la gastronomie et du Champagne. Gaspard protège son petit bijou comme un bébé.

Bref, il passe une journée banale et comme dans toute journée banale, il va se chercher, ou plutôt se rechercher un café. Avec le nombre de café qu’il boit dans la journée j’vous dis pas les allers-retours aux toilettes ! Il va donc recharger ses batteries. Comme à chaque fois, son café l’attend. John, le serveur, a sûrement dut le voir arriver et lui a préparé son café, le même depuis des années. Du coup, parfois, il discute un peu avec les serveurs s’il n’est pas trop pressé ou que son café n’est pas prêt, depuis sept qu’il est à long Beach, il en a appris des choses sur les serveurs du Starbucks, ainsi que sur tous les clients réguliers. A chaque fois il a droit aux ragots du café, même s’il n’est pas fan, il s’intéresse un minimum.

J'avais quasiment passé ma journée allongée sur le canapé du salon à regarder des films incompréhensibles en compagnie d'un sachet de pop corn. Après tout, qu'avais-je de mieux à faire ? Pour une fois, l'envie de faire les boutiques ne m'était pas passer par la tête, ou même d'aller voir une connaissance, rien, peut-être que le moral n'était pas au rendez-vous. J'avais juste envie de rester là, planter devant mon canapé... Un autre film commença, ce fut le genre de film que je ne devais pas voir, le genre amour nia nia nia, tout le monde est beau, tout le monde est gentil... Je sautai de mon canapé, renversa mes pop corn à terre pour me précipiter éteindre cette télé. Sur un coup de tête, j'enfilai les premiers habits que je trouvai, passage à la salle de bain et c'est parti. Je fermai ma porte et m'engagea dans les escaliers. Je ne voulais pas prendre l'ascenseur, je préférai les escaliers, un peu de "sport" ne me ferai pas de mal !

Arrivée dans la rue, je fus éblouie par le soleil, en effet j'étais restée dans le noir une bonne partie de la journée. Je marchais dans les rues bondées de gens, après quoi couraient ils ? Toutes ces personnes avaient une histoire, un passé. Je m'imaginais ce que pourrait être leurs vies, cela me changeait les idées. Je marchais sans savoir où aller, mes pieds me guidaient. Cela faisait maintenant près d'une heure que je déambulais dans les rues ensoleillées. Cette chaleur épuisante me donna soif, justement j'arrivai à proximité du starbucks de la ville.

J'y entrai sans tarder, j'hésitai encore sur ce que j'allais prendre, un Frappuccino peut-être, idéal pour se rafraichir. Je regardai autour de moi, au cas où je verrai quelqu'un que je connais... Il y avait vraiment beaucoup de gens, je ne pus bien voir. Je m'installai à une table pour observer la population dans ce starbucks. Je me perdis dans mes pensées... Je pensai à ma mère, je n'avais pas pris de ses nouvelles depuis déjà près d'un mois. Je ne vis plus avec elle depuis quelques années et je ne l'ai pas vu depuis quelques mois. Je me demande si elle va bien, maintenant qu'elle vit seule, je ne voudrais pas qu'il lui arrive malheur...

Pendant de longues minutes je restai là, sur ce fauteuil, à réfléchir de tout et de rien. Je levai les yeux, scrutant loin devant moi. Il me semblait reconnaitre quelqu'un... Je m'avançai vers cet homme, oui je le connaissais, mais je ne m'attendais certainement pas à le voir. J'hésitai, est-ce que je devrai vraiment aller à sa rencontre... ?

Gaspard prit son café et regarda d’un coup d’œil la salle, son regard s’arrêta sur Cassiopea, sa meilleure amie. Il but une gorgée de café, un peu pour se remettre les idées en place. Puis il s’avança vers la demoiselle. L’histoire entre eux deux est bien compliqué et longue, mais maintenant tout est simple, ils sont meilleurs amis point à la ligne. Une fois arrivé près d’elle Gaspard dit, avec un petit sourire « salut » tout simplement, pourquoi se compliquer la vie ? il aurait put lui dire bonjour, mais à son goût, ce mot doit être réservé aux genre qu’il côtoie professionnellement. Il aurait pu aussi lui parler en français, puisqu’il est français, mais il ne sait pas si Cassi’ parle français et si la réponse tait négative il ne serait pas surpris, peu de gens aux Etats-Unis parle français, excepté les étrangers, comme Gaspard. Il se contenta donc d’un salut, qui pour lui est très bien, peut être un peu léger mais très bien. Il fut un peu surpris de la voir ici, par hasard. Il lui est rare de rencontrer des gens qu’il connaît pas hasard, enfin des gens de sa vie personnelle, parce que de sa vie professionnelle, il en rencontre tous les jours, son réseau social est bien plus étendu professionnellement que personnellement. Rien qu’ici, au starbucks, s’il regarde bien il doit bien connaître quelqu’un – excepté Cassi’ bien sur – un client, un associé, ou que sais-je ! Il n’a que très peu d’amis, on peut les compter sur les doigts d’une main. Il n’a pas le temps pour sa vie personnelle, il bosse tout le temps et n’est chez lui que pour dormir, il a bien un salon, une sale à manger et une cuisine, mais il n’y va que rarement. Dans son frigo il n’y a pas grand chose, juste le stricte minimum, étant donné qu’il mange un sandwich acheté dans la sandwicherie du coin le midi et qu’il commande – chinois ou italien le plus souvent – le soir.

Je me sentais un peu cruche de me trouver là, maintenant devant lui. Je ne savais pas vraiment quoi dire, cela faisait un bail que l'on ne s'était pas vu et je ne m'étais certainement pas habillée pour faire une rencontre. Mon plan était plutôt de prendre quelque chose pour me rafraîchir et de filer à mon appartement me remettre sur le canap' en compagnie de mon paquet de pop corn et de ma télé. Je souriais niaisement, bien qu'il n'était que mon meilleur ami, notre relation antérieure ne s'effaçait pas de ma tête et je pense que ça ne s'effacera pas, c'est désormais gravé à jamais. Quoi que je fasse, j'avais tout gâché, mais avec le temps je trouve que j'ai agis correctement, on était pas fait pour être ensemble. Il est passionné par son métier... Je ne lui en veux pas, c'est même quelque chose que j'admire. Beaucoup de gens se plaignent constamment du métier qu'ils pratiquent et à l'époque à laquelle on vit, ou du moins où l'on essaye de vivre, la plupart de la population se sent obliger de travailler, pour avoir un revenu, je trouve cette situation décevante. Mon esprit vagabondai dans des histoires de ce type lorsqu'il revint sur terre, je m'apercevais que je n'avais toujours rien répondu à son «salut». Je le regardais attentivement tout en buvant ma boisson. Je ne sais pas pourquoi, mais je fus surprise qu'il m'adresse la parole en premier. J'attendis encore un peu et lui répondis quelques secondes plus tard.

- Hey Gaspard, ça me fait plaisir de te voir ici. Comment tu vas ?

Je finis cette phrase par un immense sourire, je voulais cacher ma stupéfaction face à lui. Je regardai autour de moi, puis mon regard s'arrêta sur ma boisson, je la portais à nouveau à mes lèvres tout en levant mes yeux vers les siens. J'avais un peu peur qu'il me trouve étrange, il me connaissait, mais n'avait vu qu'une partie de ma personnalité, la partie heureuse et attentive. Dès que je suis avec quelqu'un, lui par exemple, je fais semblant que tout va bien, que je suis heureuse en ce monde, je ne sais pas combien de temps ça dura, mais je préfère cette partie. Je ne veux pas me montrer faible, triste, ne pas avoir la joie de vivre... La chose la plus belle qui nous ait donné est la vie alors on doit en profiter au maximum, ne jamais, sous aucun prétexte, baisser les bras. Tout ça ne tient qu'à un fil, on ne tient qu'à un fil alors il faut se battre.

J'avais presque terminé ma boisson, cette chose est vraiment délicieuse j'en prends à chaque passage au starbucks, même si je n'y viens pas souvent. Je ne cessais de fixer les yeux de Gaspard tout en buvant ma boisson. Je crois que mon côté cruche s'accentuait avec le temps qui passait, j'attendais sa réponse, lui aussi me regardait fixement. Je finis par lâcher un grand sourire, celui-ci illumina mon visage ce qui me rendait on ne peut plus niaise...

Gaspard est très intelligent et calculateur, il est très rare qu’il fasse une erreur. A part en amour, là, il est complètement pommé, c’est un grand romantique, alors dès qu’une femme peu scrupuleuse vient vers lui prétextant « un amour fou », il tombe dans le panneau, et quelques jours ou semaines plus tard, celle-ci part avec un petit pactole. Il est aveuglé par l’amour, ne l’ayant jamais rencontré, à chaque femme qui vient il se dit que c’est peut-être la bonne. Sauf que des femmes attirées par un chef d’entreprise addict au café et à son boulot, il n’y en a pas beaucoup, accepté celles qui en veulent qu’à son argent, ça il y en a à la pelle. Bien sur Cassi’ ne fait pas parti de ses femmes, elle fait plutôt parti des femmes qui n’ont pas supporté que Gaspard passe tout son temps au travail et qui sont jalouse, pensant qu’il les trompe. Jamais Gaspard ne trompera une femme, ils les respectent bien trop. Bien qu’elle lui ai brisé le cœur, il est toujours ami et même meilleur ami avec Cassi’, parce qu’en fait, ils n’étaient pas fait pour être ensemble, juste pour être amis. Elle répondit à son « salut ! » par « Hey Gaspard, ça me fait plaisir de te voir ici. Comment tu vas ? » Quand on vient au Starbucks il y a une chance sur deux d’y croiser Gaspard venue chercher son café. Il y vient tellement souvent, il connaît tous les serveurs. Il va toujours bien, du moment qu’il est au travail. Ça peut paraître dingue, mais dès qu’il est au travail il est heureux. Il aime rentrer à dix heures du soir fatigué ou avoir affaire à des clients exigeants, ce que toute personne trouverait insupportable, lui il aime ça, il aime son travail. Il finit par dire « bah bien, comme d’habitude ! Et toi ? » après avoir dit ça il désigna la table libre situé à côté d’eux. Histoire qu’ils s’assoient au lieu de rester debout au milieu de la salle. Par la suite il ajouta « je préfère te le dire tout de suite, je n’ai pas beaucoup de temps il regarda sa montre j’ai un rendez-vous avec un client dans un quart d’heure » il déteste aussi être en retard, il est très ponctuel. Si un jour il n’est pas à l’heure, il faut s’inquiéter, parce qu’il trouvera toujours un moyen d’être à l’heure, même si ça veut dire louer un jet et voler dans le sens inverse de la rotation de la terre pour remonter dans le temps.