En fait, je ne sais pas par quoi commencer... C'est compliqué de vous résumer tout ce que j'ai fait de mes dix huit ans en à peine vingt minutes. Commençons par le commencement, comme dans toute histoire. Je suis née le huit aout 1992 à Long Beach bien sûr. En fait, j'ai toujours vécu à Long Beach et j'y suis toujours. Cette ville m'a tellement permis de faire des centaines de choses que je n'ai même plus envie de la quitter. C'est pour cela que l'université de Long Beach m'a bien plu, une université prestigieuse dans sa ville natale, ça n'arrive pas à tout le monde, sauf pour moi. Je suis dans la section de photographie. Après avoir eu mon Bac S avec une Mention Assez Bien, mon choix a été plutôt difficile. La photographie m'a toujours fasciné. Je dois tenir cette passion de ma mère,et le sport de mon père. Toute petite, je me rappelle les soirées, avec ma mère. Tous les soirs, ma mère me lisait une histoire ou sinon, c'était l'inverse et après on s'amusait à se prendre en photo. C'était nos petits moments mère/fille qui étaient bien sympathiques. Mon père je n'ai pas eu le temps de beaucoup le connaître en fait, mais je ne vais pas tout vous dire maintenant, il faut laisser le suspens. Je vais vous expliquer une chose à la fois. Et c'est parti...


Comme quoi, une soirée suffit pour faire n'importe quoi, pour faire des choses que l'on regrettera peut-être plus tard, des choses qu'on se rappellera sûrement toute sa vie. Ce samedi de juin, il y a eu des choses, beaucoup trop de choses... Johanny le savait pourtant, mais peut-être que l'alcool traînait par là, au mauvais moment, au mauvais instant. C'était une fête organisée par un copain de Johanny, il fêtait ses vingt-deux ans. Tout le monde était au rendez-vous. Johanny, comme à toutes les fêtes, avait sorti le grand jeu, ce qu'elle aimait bien faire pour séduire tous les beaux garçons et pour pouvoir les aborder. Une nuit vous allez me dire, non à peine, pour faire un enfant, il en faut un peu moins... Johanny rencontra James lors de cette soirée festive, ils avaient tous les deux vingt et un an. James était le garçon de la soirée selon elle, il mettait l'ambiance, chauffait la piste de danse, c'est d'ailleurs peut-être pour cela qu'elle avait envie de « s'amuser » avec lui, qui sait... Mais pendant cette nuit, beaucoup de rebondissements ont eu lieu,et sans préservatifs, on est pratiquement sûr d'avoir un cadeau en échange, un bébé. Elle passa la nuit chez lui, sans savoir qu'un nouvel être était dans son ventre. Le lendemain, elle rentra chez elle toute fière d'avoir eu le plus beau mec de la soirée.


Deux semaines plus tard, en se sentant « grosse », c'est là où elle su qu'il fallait qu'elle aille s'acheter un test de grossesse en pharmacie. Le test répondait positif. À cet instant, Johanny a failli faire de grosses bêtises, elle se sentait très mal d'avoir pu faire cela sans s'en rendre compte et le pire, avec un garçon qu'elle ne connaissait à peine. Pour elle, ses parents ne devaient pas savoir qu'elle était enceinte. Elle était en plein dans ses études,et comme les parents disent très souvent : « les études avant tout, le gamin après ». La dernière solution lui restait l'avortement, mais elle s'en est rendu compte un peu trop tard. Les mois passaient et l'avortement était devenu impossible. Elle appela James pour tout lui raconter, mais James lui, s'en foutait, il n'en était pas à sa première conquête, ni à sa dernière, la preuve il avait déjà oublié Johanny.

« Je te dis que je suis enceinte, t’es sourd ? »
« C’est pas mon problème, t’avais qu’à pas faire de conneries ! »
« De un, un enfant ça se fait à deux, et de deux, c’est toi qui a pas mis de préservatif… »
« Les pilules ça existe si tu ne le savais pas, et le bébé je m’en fou, c’est à toi de t’en occuper »
« Tu as entendu ce que t’as dit gros C**, j’veux plus te voir… »
« Ca va être facile, au revoir »

La conversation terminée, Johanny avait les larmes aux yeux. Elle se disait que tout était de sa faute, elle n'aurait pas dû coucher avec ce garçon-là. Elle appela ses parents, car elle en avait besoin, et n'ayant qu'eux pour parler, elle pris ce choix-la.

« Allô Maman, je suis désolée de t’appeler aussi tard mais j’avais quelque chose de très important à te dire… »
« Qu’est ce que tu as, tu me parais bizarre ? »
« Je suis enceinte, mais je te jure que je ne le voulais pas, j’ai fais une connerie et je le sais »
« Et bien bravo ma fille, et tes études tu y as pensé, non, tu es trop bête pour ça, s’amuser avec les garçons, c’est beaucoup mieux, non ? »
« Maman, j’suis plus un bébé, j’ai 22 ans… »
« Bip, bip, bip, bip, bip, bip… »

Venant de se faire rejeter par sa famille, elle devait affronter tout ça toute seule. Mais, étant toujours une adolescente dans l'âme, elle continua à aller dans chaque fête qui se faisait même si le médecin lui avait bien dit de ne pas bouger de chez elle. Mais elle, elle pensait l'inverse. Toutes ses copines lui disaient : « Oh ! Tu as trop de chance » et devant elles, elle faisait celle qui était chanceuse, alors qu'elle ne le pensait pas du tout. Les derniers mois avançait plus elle stressait pour l'accouchement, elle n'avait jamais vécu ça, du coup elle appréhendait. Les allers/retours à l'hôpital devenaient quotidiens et les soirées aussi. Mais elle s'en fichait, elle, ce qui l'intéressait, c'était les soirées et les amis, rien d'autre... Elle n'a d'ailleurs pas voulu savoir si le bébé serait une fille ou un garçon...






« J’ai l’honneur de vous annoncer que vous venez de mettre au Monde une jolie petite fille ! »

Ces paroles, elle s'en souvient très bien, Johanny. Le médecin, lui annonçant qu'elle avait mis au Monde pour la première fois une fille. Autour de son lit d'hôpital, il n'y avait que ses amies les plus proches, celles à qui elle pouvait faire confiance. Ses parents, elle les avait oublié après ce qu'ils lui avaient dit. Etant fière d'être une maman, elle disait à tout le monde qu'elle venait de mettre au Monde une fille.

« Elle s'appelle Candice, elle est trop chou ! »

Ses copines étaient toutes épanouies devant ce bébé. De retour chez Johanny, Candice n'était pas bien encadrée, Johanny allait à toutes les fêtes, tous les soirs, laissant sa fille avec la nourrice. Candice, dans cette période, était d'ailleurs plus proche de la nourrice que de sa mère.

"A ce moment-là, on aurait pu croire que ma mère se foutait de moi, pourtant c'est vraiment bizarre comment elle a changé du jour au lendemain, sans beaucoup d'explications valables...

J'ai pu savoir qu'en un mois, ma mère avait littéralement changé d'apparence, elle était passée d'adolescente à vraie mère poule. Je ne l'ai jamais remarqué, j'étais bien trop jeune, mais c'est à ce moment-là qu'elle a pu comprendre qu'un enfant c'était sacré. C'est mon médecin qui lui a expliqué que si elle faisait n'importe quoi, j'allais être mise dans une famille d'accueil. Elle a commencé par me refaire ma chambre tout en entier. Elle s'est occupée de moi comme jamais une mère ne l'avait fait. Elle avait abandonné ses études pour moi, pour s'occuper de moi. Je la respecte beaucoup pour tout ce qu'elle a pu faire pour moi. Elle s'est prise en charge. Elle avait mis les fêtes de côté. Moi, toute petite, j'ai été inscrite dans des groupes de théâtres et de "petit-mannequin". Ma mère faisait des études de littérature, c'est pour cela que j'adore ça, elle voulait que j'aime ça, elle me lisait des histoires tout le temps en espérant qu'un jour je sois un futur écrivain. Je grandissais et je commençais à prendre mes distances avec ma mère, quand je dis prendre mes distances, c'est plutôt, avoir plus de liberté. On allait se promener dans les parcs, les zoos, les parcs d'attractions... Elle n'a jamais voulu avoir un autre enfant, elle ne voulait avoir que moi, pour prendre le plus soin de moi. Ma mère, c'est quelque chose de sacrée.

Un jour, dans le parc, on a croisé mon père. J'avais neuf ans et je ne l'avais encore jamais vu, du coup, quand il a commencé à me parler, je souriais sans savoir ce que je faisais. Ma mère me faisait avancer pour ne pas lui adresser la parole, mais James nous suivait en m'attrapant par les bras, sur le coup, je m'étais mise à pleurer, j'avais neuf ans, donc, dès qu'il se passait quelque chose je pleurais. Mon père dit à ma mère :

« C'est aussi mon enfant j'te ferais dire, on la fait à deux, j'ai envi de passer du temps avec elle ! »

« Tu te fous encore de moi ? Ce n'est pas ce que tu me disais au téléphone ! C'est maintenant que tu essayes de voir la réalité en face, mais, désolé, c'est trop tard. C'est pas ton enfant, c'est le mien. Tu n'as rien à faire ici. »

« Oh ! Allé, arrêtes, je rigolais ! »

« Je ne rigoles pas moi là ! »

Mon père me tira vers lui et me prit alors dans ses bras. Ma mère lui criait dessus pour essayer de me reprendre. Je me souviendrais toujours de ce moment dans ma vie. De mon côté j'essayais de me débattre, car, c'est en voyant ma mère s'éloigner et pleurer que j'ai compris que je ne devais pas être là. Je laissais ma mère au loin, partant avec mon père que je ne connaissais que depuis cinq minutes. Chez mon père, il se mettait à s'occuper de moi comme s'il l'avait fait depuis toujours. Ce n'est pas cela qui m'avait empêché d'arrêter de pleurer. Ce sont les voisins qui ont entendu mes cris qui ont prévenu la police pour avertir qu'à l'étage d'en haut, il se passait quelque chose d'étrange. Quand la police est venue, ma mère arrivait en courant et en pleurant. Elle me prit dans ses bras,et essaya d'expliquer aux policiers que j'étais son enfant et que James n'avait fait que l'abandonner lâchement. James, depuis, ce temps, n'a plus cherché à contacter ma mère ou moi. J'espère qu'il a eu un avenir horrible, parce que, pour faire ça à ma mère, il ne mérite selon moi que cela. En tout cas, cet épisode me restera toujours en tête.






Toute cette petite aventure m'a appris à devenir une femme plus forte que beaucoup d'autres mentalement. À l'adolescence, j'avais ma petite vie d'adolescente heureuse, c'est-à-dire, copains, copines, fêtes, sports, lycée, musique... J'ai connu le grand amour pendant des vacances et j'ai toujours contact avec lui, mais je crains que revenir ensemble sera dur. Je me suis tellement attachée à lui qu'il m'arrive de pleurer les soirs en pensant à lui et à mes aventures. Durant mes 14/15/16 ans, j'ai été très reconnue pour mes performances sportives c'est pour cela que je continue toujours. Ma mère en avait marre de voir les garçons défiler à la maison, mais on est tellement proche qu'elle me comprenait et qu'elle ne me disait rien. J'ai gardé de très bons contacts avec elle, même si, je ne vis plus, en ce moment, encore avec elle. J'ai pris mon envol comme on dit. On se téléphone souvent pour prendre des nouvelles l'une de l'autre.

Je ne veux plus jamais retomber sur mon père, sinon, je sens qu'il y aura du dégât. Bon, je vais encore un peu continuer. Je suis donc toujours restée à Long Beach, après mes années lycée, je me suis dirigée vers l'université de Long Beach pour étudier la photographie de plus près. J'aime la vie à l'université,et surtout les nouvelles rencontres, je suis du genre fêtarde certaines fois, mais la plupart du temps, j'étudie pour arriver à mes buts. Mais je trouve toujours du temps pour aller faire des sorties entre amis, ou encore mieux, avec mes petits amis."