Anabella était tranquillement installée sous ses draps, un livre d’Anne Rice ouvert à la page 139 dans les mains. Il était bientôt une heure du matin et des petits cailloux vinrent s’écraser contre les vitres de sa fenêtre, sans l’éclater. Surprise, elle émit un petit sursaut avant de s’avancer vers la fenêtre. Anabella s’y avançait prudemment et l’ouvrit. « Bella… » Murmurait une voix dans le jardin devant la maison des Petrovitch. Son petit ami se tenait en bas de sa fenêtre, sa veste de quarterback de l’équipe de football du lycée sur le dos et un sourire charmant sur les lèvres. « Mais qu’est ce que tu fais là ? » Chuchotait-elle en rougissant timidement. La brune replaçait une mèche de ses cheveux derrière son oreille en vérifiant derrière elle de n’avoir pas réveillé ses parents. « Je n’ai pas le droit de fêter mes un an et trois mois avec ma copine ? » Renchérit-il en commençant à grimper par la gouttière accroché au mur jusqu’à sa fenêtre. Il s’installait sur le rebord, un peu essoufflé et regardait Anabella droit dans les yeux. « Mes parents sont très stricts, tu le sais… Je suis désolée mon ange. » Se justifiait-elle en baissant le regard, confuse. Il est vrai que descendant d’une famille très chrétienne, il en va de soit qu’ils sont très stricts au niveau des relations de leur fille. « Si tu ne peux pas venir voir ton copain, ton copain vient à toi. » Il finit sa phrase en glissant sa main dans la nuque de la demoiselle pour lui donner un tendre baiser. Alexander entrait ensuite dans sa chambre et leur soirée fut inoubliable. La jeune brune s’est enfin laisser aller dans les bras de son copain et elle a eu sa première fois avec lui. Alexander était très compréhensif à propos de sa famille et du fait qu’Anabella était très angoissée de passer à l’acte. Mais elle savait pertinemment qu’il serait le premier homme à qui elle donnerait son corps et même son âme. Qui aurait cru que ça allait bouleverser à ce point sa vie ?

Quelques semaines plus tard, Anabella commençait à prendre énormément de poids et son petit ventre plat était désormais un peu gonflé. Les nausées étaient fréquentes et sa fatigue s’amplifiait. Elle n’osait pas le dire à son homme, de peur qu’il s’enfuie. Alors elle s’est confiée à sa mère en espérant qu’elle réussirait à la rassurer. Ce fut bien le contraire. Il n’a pas fallu longtemps au père d’Anabella d’être au courant et de la mettre à la porte au bout d’un mois de grossesse. Elle n’avait personne chez qui aller et elle laissait Aleksander sans nouvelles. La brune partit avorter trois mois plutôt et tellement honteuse de retourner chez sa famille qui l’avait déshérité, elle prit un billet d’avion pour l’Amérique. Pendant de longs mois, Aleksander la maudissait. Il lui en voulait, il était mal. C’était son premier grand amour et elle lui avait brisé le cœur. Ce n’est que quelques années plus tard, après avoir couché avec la sœur cadette d’Alexandra à une soirée bien arrosée, qu’il apprit de sa bouche qu’elle s’est enfuit après avoir informé ses parents qu’elle était enceinte de lui. S’en voulant affreusement de l’avoir abandonné, il partit aussi en Amérique pour la retrouver et être à nouveau à ses côtés.