13 août 1989 . Dans l'île de Santorin, en Grèce, une jeune femme, âgée de seulement 17 ans, mis au monde un enfant, une petite fille. Contrairement aux autres femmes présentes dans la petite maternité de Oia, personne ne vint la voir. Lorsqu'une des infirmières lui demanda où était son compagnon et sa famille, et lui répondit que la seule famille qui lui restait était sa soeur, en chemin pour venir la voir, et que son petit ami, de trois ans son aîné, avait pris la fuite durant son quatrième mois de grossesse. Elle avait dit cela un sourire serein aux lèvres, comme si le fait d'élever un enfant seule ne lui faisait pas peur. Adrianna Kostos était une femme fière et elle aurait préféré mourir plutôt que de laisser paraître une once de détresse dans ses yeux. Elle congédia l'infirmière, prétextant être fatigué. Elle ne voulait pas non plus faire pleurer dans les chaumières en ajoutant que ses parents lui avaient ordonnés de quitter le domicile familial, sans lui donner un minimum d'argent. Enfin, ce qu'elle ignorait, c'est que son père lui avait déposer une coquette somme sur son compte en banque quelques jours après son départ, afin qu'elle et sa fille ne manquent de rien. Les Kostos étaient une puissante famille grecque et ils possédaient un grand complexe hôtelier de luxe qui s'éparpillait dans toute la république hellénique. Les parents d'Adriana désiraient sauver l'honneur en la reniant, mais ils ne la laissaient pas pour autant dans la difficulté.

La jeune femme se leva de son lit d’hôpital et sortit de sa chambre, se dirigeant d'un pas décidé vers la nursery. Sa fille était née voilà plusieurs heures et elle n'avait même pas eu l'occasion de la voir, de la toucher, de la serrer dans ses bras. L'infirmière qui s'occupait d'elle la vit et comprit ce qu'elle cherchait. Alors, sans un mot, elle l'emmena voir sa fille. La jeune Adriana prit le nourrisson dans ses bras en tremblant, les yeux brillant de larmes. A partir de cette instant, elle se promit de tout faire pour la rendre heureuse et lui offrir une vie digne de ce nom. Elle se pencha et déposa un petit baiser sur le front de sa fille. « Vous lui avez déjà choisis un prénom ? » murmura l'infirmière. La jeune femme secoua la tête. Elle n'y avait même pas penser. Elle n'eut pas a réfléchir longtemps, deux prénoms lui vinrent à l'esprit, et elle sut que c'étaient les bons. Elle sourit et, tout en fixant sa fille, souffla « Dianna Athena Kostos » ...

Quelques jours plus tard, Adriana Kostos quitta la maternité avec sa fille et s'installa dans la coquette maison de vacances de sa soeur aînée, Sofia. C'était une solution temporaire, le temps de trouver un toit et de s'y installer pour de bon. Les deux soeurs étaient très proches l'une de l'autre, et Sofia ne supportait pas de laisser sa cadette seule avec un bébé sur les bras, elle avait donc pris plusieurs semaine de congés afin de l'aider à s'en sortir. Elle insistait pour qu'Adriana reste dans sa maison, mais cette dernière était bien trop fière et têtue pour accepter. Elles avaient donc décidés qu'ensemble, elles lui trouveraient un petit appartement. La nuit commençait a tomber sur l'île de Santorin, Sofia s'approcha de sa soeur, assise sur la terrasse, contemplant la caldeira. « Il y a une petite fête ce soir, à Oia, tu devrait y aller. Ca te ferait du bien. » fit Sofia. Sa soeur se retourna, surprise. Elle secoua la tête. « Tu oublies Dianna. Je dois m'occuper d'elle. » « Sa tante est là, je m'en occuperais ce soir, pendant que toi, tu t'amuseras. » Malgré ces mots, Adriana ne bougea pas. Sofia soupira et reprit : « Tu n'as que 17 ans. Tu es jeune, belle, dynamique, et ce n'est pas un bébé qui doit t'empêcher de vivre. Alors je t'en supplie, sors, fait des rencontres, bois un peu trop si tu veux, mais amuse toi. » La plus jeune des deux soeurs se leva et acquiesça. Oui, il fallait qu'elle sorte. Les petites fêtes de village étaient toujours gaies, et ils s'y formaient de telles amitiés, qu'elle ne pouvait pas rater cette occasion. Elle enfila un robe légère, embrassa sa soeur et sa fille et partit.

Ce soir-là, Adriana fit un rencontre qui changea sa vie du tout au tout. En effet, à la fête d'Oia, elle rencontra un jeune homme d'affaires, en voyage pour le travail dans la région. Il s'appelait Mark, c'était un riche américain. Ils firent connaissance à la soirée et il désira la revoir les jours suivants. La jeune femme résista longtemps avant d'accepter un rendez-vous. Elle le rendait fou, mais il ne lâcha rien. Il était tombé sous son charme, dès le premier soir, et il ne voyait plus que par elle, désormais. Elle accepta finalement de le voir, et elle vint au rendez-vous avec sa fille, a peine âgée de quelques semaines, pensant que ça allait le faire fuir. Elle lui expliqua tout l'histoire et, contrairement a ce qu'elle avait imaginé, Mark se pris tout de suite d'affection pour le petit bout. Ce soir là, il fit une promesse à Adriana. Celle de s'occuper de sa fille comme si il était son père, et d'elle comme son mari. Adriana ne résista pas longtemps, et tomba vite amoureuse de cet homme, qui avait tout pour plaire. Il s'installa en Grèce, renonçant a son poste haut placé pour rejoindre Adriana et sa fille. Ils se marièrent deux ans plus tard et achetèrent une grande maison dominant l'archipel. Un vrai coin de paradis pour cette nouvelle famille.

7 Mai 1999 . La petite Dianna, qui allait avoir onze ans bientôt, jouait tranquillement dans sa chambre avec le petit chaton que l'homme qu'elle considérait comme son père lui avait offert il y a peu. Sa mère lui avait expliqué que son père biologique était partit avant qu'elle ne naisse, mais que désormais c'était Mark qui s'occupait d'elle. La petit fille n'était pas attristée par cette histoire, elle se fichait pas mal de ce que sa mère appelait son « père biologique », pour elle, son vrai père était Mark, l'homme qui l'avait élevée.

La petite fille se leva d'un bond, ce qui laissa le chat perplexe et sortit de sa chambre. Bien que l'été ne soit pas encore là, il faisait déjà chaud sur l'île de Santorin, et la fillette mourrait de soif. Elle arriva devant la porte de la cuisine, prête à l'ouvrir, mais elle entendit des voix. Ses parents étaient en pleines discussion, et ils avaient l'air en colère, chose qui était plus que rare. En temps normal, Dianna aurait ouvert la porte, se serait servie un verre d'eau et serait repartie, mais cette fois ci, elle ne bougea pas. Elle resta devant la porte et colla son oreille contre pour mieux entendre. Elle savait pertinemment que c'était malsain d'écouter aux portes, mais elle sentait que quelque chose d'étrange se passait, et il fallait qu'elle sache.

En effet, depuis plusieurs semaines, elle avait vu sa maman changer. Elle avait l'air plus faible, plus fatiguée. Elle qui d'habitude, si sereine, s’énervait pour un rien et puis fondait en larmes, culpabilisant de s'être mise en colère. Et puis, il y avait ses absence répétées, qu'elle ne justifiait jamais. Dianna n'avait jamais vu sa mère dans un tel état, et cela l’inquiétait beaucoup alors si elle pouvait avoir ne serait que le moindre renseignement en écoutant leur conversation, elle le ferait.

Elle ne comprit d'abord pas tout, mais elle entendit distinctement la voix de sa mère dire : « Elle est encore trop jeune. Je ne veux pas qu'elle sache. » Elle entendit quelque chose taper sur la table, une chaise glisser sur le sol et des bruits de pas. « Elle doit être au courant, on ne pourrait pas lui cacher très longtemps tu sais. Elle se doute déjà de quelque chose, j'ai l'impression. Ta fatigue,tes absences répétées... Tout ça la laisse perplexe » fit la voix de son père. « Les médecins m'ont affirmer que j'en avait encore pour sept ou huit mois, peut être un an. Ca peut attendre. » La petite fille se raidit. Que voulait t'elle dire par cela ? « Voyons, Adriana, ce n'est pas raisonnable. Dis lui au moins que tu es malade. » Ca y est, elle avait compris. A ces mots, les yeux de la petit Dianna se remplirent de larmes. Ca ne pouvait pas être possible, non. « Je vait attendre que son anniversaire soit passé. Qu'elle profite encore un peu, je ne supporterais pas la voir mal. » La petite fille entendit son père soupirer. Elle décolla son oreille de la porte et monta en courant dans sa chambre, oubliant ce pourquoi elle s'était rendue à la cuisine.

Elle se jeta sur son lit, en sanglotant. Le petit chaton avec lequel elle jouait tout à l'heure monta sur le lit et frotta sa petite tête contre son épaule. Il se blottit alors tout près d'elle. La fillette ne bougea pas, elle sentit les larmes rouler sur ses joues et une sensation qui lui était encore inconnue l'envahit : un mélange de tristesse, et de peur.

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