J’aime le discours d’Otis car il me donne l’impression d’aimer la vie comme on aime quelqu’un alors qu’il m’arrive de la détester de temps à autre. Je l’aime car elle m’apporte beaucoup de chose mais m’en prend certaines. On peut dire que c’est injuste mais il faut bien un équilibre, sinon, nous aurions tous une vie parfaite. Pardon, je me présente …

Je m’appelle Minnie… oui, comme la souris ! (On me l’a déjà faite celle-là). Même s’il m’est arrivé de songer à changer mon prénom, jamais je ne ferai le pas, il a une signification pour moi ou plutôt un passé. En effet, c’est ma mère qui l’a choisi et mon père n’avait rien à dire contre cette décision car il lui avait promis de la laisser choisir. Ma mère était fan des Disney et étant excentrique, je reçus ce nom.

Ma mère était folle (au sens propre), elle était atteinte d’une maladie mentale qui la rendait assez imprévisible dans ses idées. Quand elle tomba enceinte, ses médecins doutaient de sa capacité à devenir mère mais mon père n’en douta pas un instant et s’occupa de sa femme comme il put. Ce ne fut pas sans obstacles mais elle réussit à me mettre au monde. Tout de suite, les médecins firent des tas de tests sur moi afin de déterminer si sa maladie était génétique. Heureusement pour moi et pour mon père, j’étais en très bonne santé et j’évoluais rapidement. Ma mère étalait sa folie autour de moi et je devais avouer que c’était plutôt marrant et féérique. En effet, elle m’habillait en fée pour aller à l’école, elle remplaçait mes tartines du déjeuner (diner) par une couronne de princesse, etc… Evidemment, mon père n’était pas très friant de ses folies mais il la laissait faire tant que cela ne dégénérait pas. Son côté spontané me plaisait, on ne s’ennuyait jamais avec elle, c’était une vraie bouffée d’air frais qui se transformait parfois en tourbillon mais on avait appris mon père et moi à la canaliser.

Mon enfance se déroula sans accros, j’étais sage et très bonne élève à l’école même si j’avais du mal à intégrer, il est évident qu’avec une mère hors du commun comme la mienne, les rumeurs jasaient et les préjugés volaient. Mais, je pense qu’il y avait plutôt de la jalousie, toutes les petites filles rêvaient un jour ou l’autre d’arriver à l’école en robe de princesse mais leur mère était trop coincée pour leur permettre cette petite originalité à la déontologie. Au lycée aussi ce fut un peu difficile mais je survivais. Je comprenais les autres qui étaient un peu surpris par ma façon de m’habiller (plus en princesse je vous rassure), d’être, mon esprit créatif. Cependant je réussis à trouver ma place dans un petit groupe d’amis qui m’avait acceptée comme j’étais, on faisait les 400 coups, bref, on s’amusait bien.

Malheureusement, le jour que les médecins avaient prédit arriva, ma mère avait succombé à sa maladie. Ce fut très dur pour mon père et moi. Cette année-là, j’avais échoué au lycée et je n’arrivais plus à me retrouver, à comprendre ce qui se passait. C’était comme si j’avais été dans une bulle pendant deux ans, je dessinais tout le temps et me promenais jusqu’où mes pieds me le permettaient. Mon père était dans le même état que moi donc il ne pouvait pas m’aider mais ce sont mes amis qui s’en chargèrent. Ils me divertissaient et m’avaient inscrite dans une école de dessin. Je dois dire qu’ils m’avaient surprise mais ils avaient très bien fait.

Au fil des années, je sortis de cette bulle et m’ouvrais au monde. La perte de ma mère était toujours aussi dure mais je m’efforçais de faire perdurer sa folie dans mes dessins qui eurent beaucoup de succès. Tout me souriait, mes études se passaient pour le mieux et ma vie aussi, je rencontrais de nouvelles personnes, garçons, amies, …

Durant mes études artistiques, j’eus la chance de participer à des stages dans de grosses firmes de dessin-animés. Je découvrais leur job et j’eus un vrai coup de cœur. C’est pourquoi, après mes études, je postulai chez eux et ma candidature fut retenue. Quelques mois après, je travaillai pour une de ces grosses productions en les aidant à créer des personnages.

Voilà un aperçu de ma vie, rapide mais néanmoins complet (enfin quasi). Maintenant, je vis toujours à Longbeach, ma vile natale, où je m’épanouis de plus en plus. A quand le grand amour ?